La semaine dernière, nous avons clôturé un projet que nous avions démarré il y a environ deux ans. Ce fût un projet très enrichissant, découpé en de nombreuses étapes, où nous avons pu expérimenter de multiples méthodes de travail et tout cela dans un cadre unique. Par cadre, nous entendons la relation avec le client et ses équipes de travail.

Et si cet article n’apparaît qu’aujourd’hui, soit une semaine après la remise du projet, c’est parce qu’il est nécessaire de se donner un certains temps pour le clôturer, tout du moins intellectuellement. Comme toute rupture – car il s’agit bien de rupture: rupture dans votre organisation, rupture dans votre approche du travail, rupture dans l’énergie que vous y avez mis – il faut un certains temps pour s’en remettre. Vous faites le point et repassez ces deux dernières années en mémoire. Vous rejetez un œil sur le tout premier prototype et remontez la chronologie du projet. Et vous en tirez des enseignements.

Evidemment, vous ne pouvez résister à l’envie de vous dire que ceci ou cela aurait pu faire l’objet d’une autre approche, ou que cette autre partie est encore trop compliquée. Vous pensez aussi que vous auriez dû être plus convaincant lors de cette argumentation où n’avez pas réussi à “faire passer votre proposition”. Mais le contexte, à ce moment là, n’était peut être pas le bon. Si vous rediscutiez ce point aujourd’hui, ce serait peut être différent. Pourquoi? Parce que lors d’un projet aussi long, les équipes évoluent, au moins autant que le projet. Elles anticipent, étendent leur vision, perfectionnent leurs méthodologies et expérimentent.

Il y a un autre point sur lequel vous revenez. C’est votre apprentissage. En quoi ce projet a consolidé votre expérience et comment cela se traduit dans votre travail à présent?

Le projet était principalement porté sur l’expérience utilisateur (UX design). Je vais donc faire une parenthèse ici pour que vous compreniez ô combien cette discipline a pu évoluer ces deux dernières années. Elle est apparue comme une discipline à part entière, indispensable à tout projet, permettant aux designers d’hisser la qualité de leur travail à un niveau supérieur et au client de mieux appréhender l’enjeux de leur solicitations. Travailler deux ans en grande partie sur l’UX à travers des prototypes était inenvisageable il y a encore quelques années. Le marché n’était pas prêt.

Donc, pour revenir à cet apprentissage, sachez qu’il est difficilement quantifiable. Il ne s’agit pas tellement de votre capacité à approfondir vos connaissances techniques (cela se fait, immanquablement, à travers chaque projet) mais plutôt votre aptitude à identifier un problème, à l’étudier, à expérimenter, à trouver une ou plusieurs solutions et, quelquefois, à défaire ce que vous avez construit pour tout recommencer. C’est cela le vecteur principal de nos réalisations. Ce vecteur, pointé vers la qualité, est sans cesse alimenté par des personnes passionées. Et c’est ce dernier ingrédient qui motive les projets sur le long terme et consolide nos exigences élevées.

Cette semaine c’était aussi la rentrée. Ce moment où vous regardez ce qui a été fait jusqu’a présent et où, ressourcé et plein d’énergie, vous êtes impatient d’attaquer votre prochain projet pour pouvoir y appliquer tous les enseignements de vos précédentes réalisations.

Pour certains, notamment ceux qui ont travaillé sur ce long projet, c’est une rentrée après deux ans de travail. Et, plus que jamais, l’envie pour eux de mettre en oeuvre tout ce qu’ils y ont acquis.

Quentin

Note: le 15 et 16 septembre, Quentin et Loucas seront au LeanUX Festival à Gand. N’hésitez pas à aller les rencontrer si vous êtes par là-bas.